491 Articles

Intérêts moratoires dus par l’administration fiscale : à quelle date commencent ils à courir lorsque l’impôt remboursé a été payé par acomptes ?

Le Conseil d'État juge que les intérêts moratoires ne peuvent être versés au titre d’une période antérieure à la liquidation définitive de l’impôt de sorte que versement d’acomptes ne fait pas courir les intérêts moratoires Source : Conseil d'État 5/06/2023 n°465559 mentionné dans les tables du recueil Lebon L’article 208 du livre des procédures fiscales (LPF) dispose « Quand l'État est condamné à un dégrèvement d'impôt par un tribunal ou quand un dégrèvement est prononcé par l'administration à la suite d'une réclamation tendant à la réparation d'une erreur commise dans l'assiette ou le calcul des impositions, les sommes déjà perçues sont remboursées au contribuable et donnent lieu au paiement d'intérêts moratoires dont le taux est celui de l'intérêt de retard prévu à l'article 1727 du code général des impôts. Les intérêts courent du jour du paiement. Ils ne sont pas capitalisés ». Les intérêts moratoires sont le pendant des intérêts de retard à acquitter par le contribuable en cas de paiement tardif ou incomplet des impôts lui incombant. En l’espèce, à la suite d’une réclamation, une société a obtenu le remboursement d’une partie de la…

Caroline DEVE

Incitation fiscale au profit des bailleurs pour la réalisation de travaux de rénovation énergétique des logements classés E, F ou G

Le plafond d’imputation des déficits fonciers sur le revenu global est rehaussé temporairement lorsque les travaux permettent aux logements d’obtenir un classement de performance énergétique A, B, C ou D. Source :décret n°2023-297 du 21 avril 2023 relatif aux dépenses de travaux de rénovation énergétique ouvrant droit au bénéfice du rehaussement temporaire du montant du déficit foncier imputable sur le revenu global prévu par le quatrième alinéa du 3° du I de l'article 156 du code général des impôts Désormais, pour être considéré comme décent, un logement doit respecter un niveau de performance énergétique minimum établi par un diagnostic de performance énergétique (DPE). L’exigence en la matière va être de plus en plus stricte : un logement doit : Pour atteindre ces niveaux de performance, les logements doivent faire l’objet de travaux importants qui sont à la charge du bailleur lorsqu’ils sont donnés en location. Pour inciter les bailleurs à effectuer les travaux, le plafond d’imputation des déficits fonciers sur le revenu global passe de 10 700 € à 21 400 €. Ce rehaussement ne concerne que montant des dépenses déductibles de travaux de…

Caroline DEVE

Déclaration en ligne des locaux d’habitation par les propriétaires au plus tard le 30 juin 2023

L’administration fiscale enrichit la foire aux questions dédiée Source : site impôts.gouv.fr Ainsi que cela vous été annoncé dans le cadre de la présente newsletter, une nouvelle obligation déclarative a été mise en place concernant immeubles à usage d’habitation. La déclaration de ces biens, au plus tard le 30 juin 2023, vise à permettre l’établissement de la taxe d’habitation, qui demeure applicable aux résidences secondaires et autres locaux meublés non affectés à l’habitation principale. Elle doit également servir à l’établissement et au contrôle de la taxe sur les logements vacants. Pour aider les contribuables concernés par cette obligation et dans l’attente de la publication du décret d’application, l’administration fiscale a mis en ligne une foire aux questions afin de répondre aux interrogations les plus courantes. Dans la mise à jour d’avril dernier, l’administration fiscale précise certains points. L’obligation déclarative incombe au propriétaire du bien au 1er janvier 2023. Si un contribuable a acquis un immeuble à usage d’habitation avant cette date et que le bien n’apparaît pas sur son espace personnel permettant la déclaration (ce qui s’explique certainement par les délais…

Caroline DEVE

Déclaration de revenus pour 2022 : frais professionnel et télétravail

Les allocations pour télétravail restent exonérées Source : site impôts.gouv.fr Les contribuables percevant des traitements et salaires peuvent déduire de leurs revenus les frais qu’ils engagent dans le cadre de l’exercice de leur profession. La déduction s'opère normalement selon le mode forfaitaire par voie de déduction de 10%. Les contribuables peuvent toutefois, s’ils y ont intérêt, renoncer à cette déduction forfaitaire et demander la déduction de leurs frais réels. Les frais professionnels sont les frais inhérents à la fonction ou à l'emploi c'est à dire ceux qui sont occasionnés directement par l'exercice de la profession dont les revenus sont imposables dans la catégorie des traitements et salaires, à l'exclusion des dépenses d'ordre privé ou qui résultent de simple convenance personnelle. En cas de télétravail, certains employeurs versent à leurs salariés une allocation destinée à couvrir les frais générés par cette modalité de travail (abonnement internet, fournitures et impression papier…). Cette somme est exonérée. Dans ce cas, les contribuables doivent bien vérifier que le montant correspondant n’est pas repris dans les sommes préremplies de la déclaration. En contrepartie de l’exonération, aucun frais…

Caroline DEVE

Décompte des intérêts de retard dus par le contribuable 

Le Conseil d'État précise la date à laquelle ils arrêtent de courir en cas de paiement volontaire dans le cadre d’une vérification de comptabilité Source :Conseil d'État 14/04/2023 n°467622 mentionné dans les tables du recueil Lebon Dès lors qu’une créance fiscale est payée avec du retard, le contribuable est redevable d’un intérêt de retard prévu à l’article 1727 du Code Général des Impôts (CGI). Cet intérêt de retard ne constitue pas une sanction mais vise à indemniser le préjudice subi par le trésor public du fait du paiement tardif. Le taux de l'intérêt de retard est de 0,20 % par mois. L’intérêt de retard commence à courir à compter du premier jour du mois suivant celui au cours duquel l'impôt devait être acquitté jusqu'au dernier jour du mois du paiement. En l’espèce, c’était la date à laquelle les intérêts de retard ont arrêtés de courir qui faisait débat. Une société a fait l’objet d’une vérification de comptabilité ayant aboutit à des rehaussements en matière de TVA assortis de pénalité pour manquements délibérés (40%). Ayant procédé au paiement du principal, elle a…

Caroline DEVE

Nouvelle procédure en cas de perte de la moitié du capital social

La loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’union européenne dans les domaines de l’économie, de la santé, du travail, des transports et de l’agriculture introduit une nouvelle étape avant que tout intéressé puisse demander la dissolution de la société Source :article 14 de laloi n°2023-171 du 9/03/2023 Le code de commerce prévoit une procédure spéciale lorsque du fait des pertes qu’elle constate, les capitaux propres d’une société deviennent inférieurs à la moitié du capital social (article L225-248 pour les SA, L223-42 pour les SARL). Cette procédure prévoit une publicité pour informer les tiers des difficultés rencontrées par la société. La sanction en cas de non-respect de la procédure est la dissolution de la société prononcée en justice, qui peut être demandée par tout intéressé. Il peut néanmoins être accordé un délai de régularisation à la société. Les associés doivent se réunir afin de décider s’il y a lieu à dissolution de la société. Dans la négative, et jusqu’au 11 mars 2023, la société est tenue, au plus tard à la clôture du deuxième exercice suivant celui au cours duquel…

Caroline DEVE

Saisine de l’interlocuteur départemental 

Il doit impérativement être saisi entre le recours hiérarchique et la mise en recouvrement des impôts en litige même si ces deux évènements ne sont séparés que de quelques jours Source :Conseil d'État 10/03/2023 n°464123 En contrepartie des pouvoirs de contrôle de l’administration, le contribuable vérifié dispose de certaines garanties dont la violation entraine la nullité des rectifications découlant du contrôle. Le contribuable a ainsi la possibilité en cours ou à l’issue de la vérification de rencontrer le supérieur hiérarchique de l’inspecteur vérificateur afin d’aborder soit les conditions du contrôle soit ses conséquences. L’entretien est de droit dès lors qu’il est sollicité. Si l’entretien avec le supérieur hiérarchique n’aboutit pas favorablement, le contribuable peut à nouveau solliciter un recours hiérarchique et rencontrer l’interlocuteur département ou régional pour évoquer son dossier. Ces recours sont inscrits dans la charte du contribuable vérifié. En l’espèce, le contribuable avait eu un entretien avec le supérieur hiérarchique et souhaitait saisir l’interlocuteur département mais il n’a pas eu le temps de formuler cette demande avant la mise en recouvrement qui est intervenue 15 jours après cet entretien.…

Caroline DEVE

Peut-on formuler une réclamation auprès de l’administration fiscale uniquement par courriel ?

Si ce n’est pas interdit expressément par les textes, c’est possible… Source :cour d’appel de Toulouse, 9/02/2023, n°20TL03803 L’arrêt commenté tranche un litige entre l’administration fiscale et un contribuable au sujet de la recevabilité d’une réclamation introduite par courriel. L’administration fiscale soutenait que le mode d’envoi de la réclamation (de façon électronique) rendait irrégulière la réclamation. La Cour Administrative d'Appel tranche en la faveur du contribuable au visa de l’article R. 190-1 du livre des procédures fiscales (LPF) qui dispose : «  Le contribuable qui désire contester tout ou partie d'un impôt qui le concerne doit d'abord adresser une réclamation au service territorial, selon le cas, de la direction générale des finances publiques ou de la direction générale des douanes et droits indirects dont dépend le lieu de l'imposition (...) » et de l'article R. 197-3 du même livre qui le complète : « Toute réclamation doit à peine d'irrecevabilité : (...) c) Porter la signature manuscrite de son auteur ; à défaut l'administration invite par lettre recommandée avec accusé de réception le contribuable à signer la réclamation dans un délai de…

Caroline DEVE

L’obligation de déclaration des comptes bancaires à l’étranger ne se limite pas uniquement aux comptes détenus par les contribuables mais également à ceux qu’ils utilisent sans distinction au regard du titulaire du compte

Le Conseil d'État vient de juger que doivent également être déclarés les comptes bancaires utilisés par les contribuables même si le titulaire du compte est une société commerciale Source :Conseil d'État n°463267, 8/03/2023, mentionné dans les tables du recueil Lebon L’article 1649 A du code général des impôts (CGI) dispose que « Les personnes physiques, les associations, les sociétés n'ayant pas la forme commerciale, domiciliées ou établies en France, sont tenues de déclarer, en même temps que leur déclaration de revenus ou de résultats, les références des comptes ouverts, détenus, utilisés ou clos à l'étranger. Les sommes, titres ou valeurs transférés à l'étranger ou en provenance de l'étranger par l'intermédiaire de comptes non déclarés dans les conditions prévues au deuxième alinéa constituent, sauf preuve contraire, des revenus imposables. ». L’article 344 A de l’annexe III du CGI précise l’application de ce texte en ce qu’il définit : Le Conseil d'État apporte une précision pour l’application de ce texte. En l’espèce, le contribuable vérifié avait procuration sur un compte ouvert en Lettonie au nom d’une société dont il était par ailleurs associé et avait donné…

Caroline DEVE

Taxe de 3% sur les immeubles possédés en France par des entités juridiques : portée de la tolérance administrative permettant l’exonération de la taxe en cas d’omission de la souscription de la déclaration 2746

La tolérance administrative est d’application stricte et ne peut bénéficier à des entités juridiques ayant souscrit une déclaration 2746 erronée Source :réponse ministérielle du 7/03/2023 à la question n°4005 L’article 990 D du code général des impôts (CGI) soumet les entités juridiques c’est-à-dire personnes morales, organismes, fiducies ou institutions comparables qui détiennent en France un ou plusieurs immeubles ou sont titulaires de droits réels portant sur ces biens à une taxe annuelle de 3% de la valeur vénale de ces immeubles ou droits. L’article 990 F du même code énumère la (longue) liste des entités juridiques exonérées de cette taxe. Certaines entités juridiques sont exonérées d’office (par exemple les organisations internationales, les États) et d’autres doivent se soumettre à certaines obligations déclaratives et notamment communiquer à l’administration fiscale la situation, la consistance et la valeur des immeubles possédés au 1er janvier, l'identité et l'adresse de l'ensemble des associés qui détiennent plus de 1 % des parts, ainsi que le nombre des parts détenus par chacun d'eux. Les entités juridiques dans le champ de l’exonération sous réserve du respect d’obligations déclaratives doivent,…

Caroline DEVE

Campagne de déclaration des revenus 2022

À vos agendas : le calendrier est fixé ! Source :communiqué de presse du ministère de l’économie, de finances et de la souveraineté industrielle et numérique du 14/03/2023 La direction générale des finances publiques vient de communiquer le calendrier à respecter pour la déclaration des revenus 2022. Les contribuables, n’ayant pas opté pour une dématérialisation totale de leur communication avec l’administration fiscale, recevront par courrier postal les déclarations pré remplies entre le 6 et le 25 avril 2023. Le service de télédéclaration sera ouvert à compter du jeudi 13 avril 2023 et jusqu’aux dates limite de déclaration ci-dessous qui dépendent du lieu de résidence du contribuable : Départements n°1 à 19 :Jeudi 25 mai 2023 à 23h59Départements n°20 à 54 :Jeudi 1er juin 2023 à 23h59Départements n°55 à 974/976 :Jeudi 8 juin 2023 à 23h59 Depuis 2019, la déclaration en ligne est obligatoire pour tous les contribuables y compris ceux qui ont mandaté un tiers de confiance pour procéder à leurs déclarations. Une dérogation existe dans les cas suivants : Les déclarations papier doivent alors être déposées au plus tard, quel que soit le lieu de résidence du contribuable,…

Caroline DEVE

La compensation fiscale ne peut être opposée à un contribuable sollicitant le remboursement d’un crédit de TVA

Le Conseil d'État rappelle que la compensation n’a vocation à s’appliquer qu’en cas de demande de décharge ou de réduction d’une imposition Source : Conseil d'État, 16/12/2022, n°451343 mentionné dans les tables du recueil Lebon Un contribuable s’est vu rejeter sa demande de remboursement de crédit de TVA par l’administration fiscale au motif que, pour la même période que celle visée par sa demande, il n’avait pas acquitté toute la TVA due. Le contribuable introduit donc un recours qui le mène jusqu’en cassation, les juridictions du fond ayant validé la position de l’administration. Le Conseil d'État annule l’arrêt de la Cour Administrative d'Appel au visa de l’article 203 du Livre des Procédures Fiscales (LPF) qui dispose : « Lorsqu'un contribuable demande la décharge ou la réduction d'une imposition quelconque, l'administration peut, à tout moment de la procédure et malgré l'expiration des délais de prescription, effectuer ou demander la compensation dans la limite de l'imposition contestée, entre les dégrèvements reconnus justifiés et les insuffisances ou omissions de toute nature constatées dans l'assiette ou le calcul de l'imposition au cours de l'instruction de la demande ». …

Caroline DEVE