SOURCE : Décision de l’Autorité de la Concurrence, 12-D-23, 12 décembre 2012, Sté Bang&Olufsen
Dans la droite ligne de la décision Pierre Fabre Dermo Cosmétique du 13 octobre 2011[1], il a été reproché à un fournisseur d’interdire, depuis 2001, à ses distributeurs agréés, de vendre les produits de la marque sur Internet.
L’Autorité de la concurrence a considéré que cette clause, émanant du contrat européen de distribution sélective et d’une circulaire du 23 aout 2000 relative à la « politique d’utilisation d’internet » du fournisseur, « limite unilatéralement la liberté commerciale des distributeurs agréés, membres de son réseau de distribution sélective, alors que ce canal leur permettrait d’accéder à d’avantage de consommateurs. »
L’autorité relève également que le consommateur est lui-même privé, par cette pratique, « d’un moyen de bénéficier de possibilités de choix plus vastes, d’un accès au produits plus aisé et d’obtenir de meilleurs prix »
Le fournisseur a donc été condamné à une amende de 900000€, compte tenu de la gravité des faits et de l’ampleur géographique de l’infraction, du dommage causé à l’économie et du chiffre d’affaire du fournisseur.
L’Autorité de la concurrence enjoint également au fournisseur de procéder, dans un délai de 3 mois à compter de la notification de la décision, à la modification de ses contrats de distributions sélectives existants ou à la diffusion d’une circulaire générale d’une information aux distributeurs, de leur possibilité à recourir à la vente par internet.
L’Autorité rappelle toutefois au fournisseur qu’il a la possibilité d’encadrer l’activité de vente en ligne, à condition de ne pas la prohiber.
Sylvain VERBRUGGHE
Vivaldi-Avocats