Expertise et sanction du non respect du principe du contradictoire

Kathia BEULQUE
Kathia BEULQUE - Avocat associée

 

Cass. 3ème Civ . ; 27 février 2013, n°12-13.624

 

C’est la position de la Troisième Chambre Civile de la Cour de Cassation, dans cet arrêt inédit, comme suit :

« …Attendu, selon l’arrêt attaqué (Rennes, 10 novembre 2011), que la société YM promotion, assurée auprès de la société Albingia a fait construire deux maisons jumelées qu’elle a vendues en état futur d’achèvement à M.X… et aux époux Y… ; qu’elle avait confié la maîtrise d’œuvre de l’opération à la société Pierre Littoral ; qu’invoquant des nuisances sonores, M.X… a assigné la société YM promotion et les époux Y… en référé expertise ; que M.X… et les époux Y… ont assigné, après dépôt du rapport d’expertise, la société YM promotion en responsabilité et indemnisation de leurs préjudices ; que celle-ci a appelé en garantie la société Pierre Littoral et la société Albingia est intervenue volontairement à l’instance ;

 

“… Vu l’article 16 du code de procédure civile ;

Attendu que le juge doit, en toutes circonstances, faire observer lui-même le principe de la contradiction ;

Attendu que pour déclarer le rapport d’expertise judiciaire opposable à la société Pierre littoral, l’arrêt retient qu’un représentant de cette société était présent à la première réunion d’expertise ;

Qu’en statuant ainsi, alors que la société Pierre littoral n’avait été ni appelée, ni représentée aux opérations d’expertise en tant que partie, la cour d’appel a violé le texte susvisé ;… “.

 

A noter, que la seconde chambre civile, en revanche, dans sa dernière décision sur la question (Cass.2ème Civ. ; 22 novembre 2012, n° 10-26.198 et n° 10-26.755 ; non publiée au bulletin), s’était retranchée derrière l’appréciation souveraine des juges du fond, qui, selon elle, peuvent décider librement de la valeur du rapport d’expertise.

 

Kathia BEULQUE

VIVALDI Avocats

 

 

 

 

Partager cet article