EDF, exploitante de la centrale nucléaire de Fessenheim avait, le 27 septembre 2019, déclaré l’arrêt définitif des deux réacteurs et formulé une demande d’abrogation de son autorisation d’exploiter.
L’article L. 100-4 5° du code de l’énergie prévoit en effet une réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité française à 50 % à l’horizon 2035.
Le décret ci-commenté fait application des dispositions de l’article L.593-26 du code de l’environnement lesquelles prévoient que l’exploitant projetant d’arrêt définitivement le fonctionnement de son installation ou d’une partie de son installation, doit le déclarer au ministre chargé de la sûreté nucléaire et à l’Autorité de sûreté nucléaire.
Il doit à cet égard indiquer dans sa déclaration la date à laquelle cet arrêt doit intervenir et préciser, en les justifiant, les opérations qu’il envisage de mener, compte tenu de cet arrêt et dans l’attente de l’engagement du démantèlement, pour réduire les risques ou inconvénients pour les intérêts protégés
La fermeture de Fessenheim est prévue pour le 22 février en ce qui concerne le réacteur n°1 et pour le 30 juin prochain en ce qui concerne le réacteur n°2.
La cessation de l’exploitation est pourtant loin d’être la dernière étape.
Encore faudra-t-il procéder au démantèlement de l’installation, lequel nécessitera une vingtaine d’années.
La remise en état des sols devra également intervenir.
Le déclassement devra enfin être prononcé, permettant ainsi de faire perdre à l’installation son statut d’installation nucléaire de base (INB).
La fermeture de la centrale ne se fera bien évidemment pas gratuitement. Le coût, pour EDF, d’un démantèlement est estimé entre 400 et 900 millions d’euros par réacteur.
Espérons qu’EDF ait suffisamment provisionné pour faire face au démantèlement de Fessenheim mais également celui des autres centrales qui seront-elles aussi fermées dans un avenir proche.
Reste une dernière question : comment compenser l’électricité que produisait la centrale de Fessenheim ?
Les pouvoirs publics indiquent que la France produit suffisamment d’électricité pour combler les besoins de la région d’Alsace.
Pourtant, des centrales de gaz et de charbon pourraient prendre le relais lors des pics de consommation d’électricité.
De quoi engendrer des émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 6 à 10 millions de tonnes par an.
L’écologie à deux vitesses donc…