SOURCE : Cass.1ère Civ., 14 février 2018, n° 16-27.263
C’est ce que précise la Première Chambre Civile de la Cour de Cassation, dans cette décision, publiée au bulletin, comme suit :
« …
Sur le moyen unique, pris en sa première branche :
Vu l’article 1382, devenu 1240 du code civil ;
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que, suivant acte reçu le 29 septembre 2005 par M. B…, notaire salarié de la société civile professionnelle Étienne Y…, F… Y… , Vannina Y… C… désormais dénommée F… Y… et Vannina Y… (le notaire), les consorts D… ont vendu à M. X… un immeuble à usage d’habitation ; qu’alléguant avoir découvert, en juillet 2011, que l’immeuble était situé en zone inondable, M. X… a assigné le notaire en responsabilité pour manquement à son devoir de conseil et d’information, et en indemnisation ;
Attendu que, pour rejeter cette demande, l’arrêt retient que le notaire, qui a rempli son obligation de demander une note de renseignements d’urbanisme sur laquelle n’apparaît aucune mention pouvant faire suspecter le caractère inondable de la zone ou l’existence d’un plan de prévention des risques d’inondation, n’est pas tenu de vérifier l’existence d’un arrêté préfectoral en ce sens, que celui-ci, régulièrement publié, peut être recherché et consulté par l’acquéreur, aussi bien que signalé par les vendeurs, et que le classement en zone urbaine peu dense ne doit pas de facto inciter le notaire à faire cette vérification sans y être expressément invité par l’acheteur ;
Qu’en statuant ainsi, alors que la note de renseignements d’urbanisme ne dispensait pas le notaire de son obligation de s’informer sur l’existence d’un arrêté préfectoral publié, relatif à un plan de prévention des risques d’inondation, la cour d’appel a violé le texte susvisé ;
PAR CES MOTIFS et sans qu’il y ait lieu de statuer sur les deux autres branches du moyen :
CASSE ET ANNULE, en toutes ses dispositions, l’arrêt rendu le 5 octobre 2016, entre les parties, par la cour d’appel de Bastia ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l’état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence ; Condamne la société civile professionnelle F… Y… et Vannina Y… aux dépens ;… »
Le notaire, garant de l’efficacité juridique de l’acte de vente qu’il établit, doit vérifier la publication de textes réglementaires susceptibles de le concerner.
Kathia BEULQUE
Vivaldi-Avocats